jeudi 9 janvier 2014

Cinéma - Angélique, la critique


J'ai enfin pu découvrir la nouvelle adaptation de la saga Angélique d'Anne Golon. Je suis ressortie de la salle avec un mélange d'émotions, oscillant entre satisfaction et déception.

Autant commencer par le négatif. J'ai essayé dans la mesure du possible, de ne pas comparer avec les films de Bernard Borderie mais plutôt de me baser sur le premier roman que j'ai lu et relu dans ma jeunesse et qui est adapté ici.

  • Premier regret, quasi toute la jeunesse d'Angélique est passé à la trappe. On débute sur son départ pour Toulouse afin qu'elle aille rejoindre son futur mari. Le film est constitué de flashbacks, ce qui permet d'avoir quelques éléments explicatifs quant au complot qui compose l'histoire. Cela reste trop peu, surtout dans le livre, c'est ce qui nous permet de découvrir la personnalité et les rêves d'Angélique via différents événements survenus dans son enfance.
  • Le personnage de Philippe de Plessis Bellière, qui est censé surtout prendre de l'importance dans les livres suivants, devient une aide précieuse pour notre héroïne... C'est ici pour moi le plus grand ratage du film. En effet, dans les romans, Philippe est décrit comme un bel apollon blond, yeux bleus froid, un homme glacial, dangereux, rien à voir avec Tomer Sisley. Je pense que le réalisateur a souhaité clore l'histoire du complot dans ce film (pour se concentrer sur la vengeance ensuite) et a préféré introduire ce personnage plus tôt car il a un rôle essentiel dans la résolution de l'intrigue.
  • Pourquoi avoir choisi un Nicolas aussi âgé ? Nicolas est censé représenter la jeunesse... Tous ces petits détails concernant le choix des acteurs laissent à penser qu'ils ont voulu mettre de grands noms à l'écran pour aider à la promotion du film tout en omettant de respecter l'age, le physique & le caractère des personnages du livre...
  • Des scènes ont certes été oubliées, mais il y a eut des ajouts quant à l'histoire originelle. Par exemple, la scène de la carrière avec le roi est une pure invention pour donner plus de tension au film. Bizarre... Et un peu ridicule car l'idée du sabotage fait tellement "déjà vu"...
  • Le casting est européen, c'est pour cela que plusieurs acteurs ont été redoublés et ça se remarque beaucoup trop, cela manque de naturel...

Il y a cependant de bonnes surprises dans cette adaptation, en voici quelques unes :

  • Notre héroïne est ici présentée comme une femme entière et éprise de liberté. Cela nous change de l'Angélique séductrice incarnée jadis par Michèle Mercier. Alors certes, Nora Arnezeder n'est pas le choix que j'aurai fait, mais cela reste une bonne surprise et même si sa diction est très monocorde, comme beaucoup d'acteurs du film, elle joue très bien l'aspect rebelle d'Angélique.
  • A l'origine, j'étais très déçue du choix de Gérard Lanvin pour incarner Joffrey, surtout pour une histoire d'âge (il a 30 ans de plus que le personnage qu'il est censé incarner!) mais finalement c'est encore une fois avec surprise et ravissement que j'ai découvert cette nouvelle incarnation très bien jouée et charismatique.
  • L'ambiance visuelle, les décors sont beaux. C'est plus réaliste et moins kitsch que la première saga. Le fait que des scènes d'intérieurs soient filmées à la bougie y joue beaucoup.

J'aimerais vraiment découvrir une suite à ce film présentée comme la première partie, mais au vu des résultats en salle, je doute que cela se fasse... Mais comment attirer du monde quand on passe derrière une saga multi rediffusée (les films), ayant autant de fans nostalgiques de Michèle Mercier et Robert Hossein, que de détracteurs persuadés que l'histoire est un mélange de kitsch et de romantisme? Quant à moi, j'ai de nouveau envie de me plonger dans les romans et comme de nombreux fans, attendre le dernier volume, Angélique et Le Royaume de France, promis depuis tant d'années et toujours pas édité.